Malinois - Les verts Galants

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Le Malinois
Avec son poil court fauve charbonné et son masque noir, voilà d'Artagnan le meneur. Déjà remarqué à Malines pour ses qualités de mordant, il est devenu le compagnon privilégié des services de gardiennage, de la police et des armées sans parler des amateurs de chiens de travail sportif, pourtant ce n'est pas un robot : il adore être confronté à de nouvelles aventures et fait preuve de beaucoup d'initiatives.

Extrait du livre "LES BERGERS BELGES", du Dr De Wailly et d'André Varlet
Si César a pu dire que de tous les peuples de la Gaule, les Belges étaient les plus braves, assurément, de toutes les variétés de berger belge, les malinois sont les plus braves.
Depuis toujours, la variété la plus nombreuse est également celle qui était la plus implantée sur le territoire belge, dans la zone de la province d`Anvers en continuant vers le sud de la Hollande, sur cette terre ingrate comparable aux landes du sud-ouest de la France ou à la Sologne et dénommée la « Campine anversoise », de Kempen en flamand. « Dans les exploitations agricoles, aux environs de Malines et dans le nord de la province d'Anvers, sur vingt exemplaires de bergers à poil fauve et court, l'on rencontre deux exemplaires de couleur noire (les futurs groenendaels). Ces chiens ont la taille du renard ou celle du loup, ils ont le poil ras et la robe fauve bringé, leurs oreilles sont remarquablement droites, fines et pointues. ouvertes en avant. museau triangulaire et effilé. noir jais. queue épiée presque horizontale. » Louis Huyghebaert. 1897. Voilà bien la description de notre malinois. à l'époque baptisé « berger de la campine ». Qu'est-il dit pour le caractère ? Un chien d'une intelligence rare. ayant assez de nez pour aller découvrir sous un panier le mouchoir de poche que son maître lui aurait donné à flairer et caché à son insu. » En 1903. lors du premier concours « de dressage. d'obéissance et d'intelligence » organisé à Malines. la chienne Cora. que l’on retrouve dans tous les pedigrees. gagne un premier prix pour « un dressage, une obéissance et une intelligence qui stupéfiaient, il ne lui manque que la parole. elle ne perd pas son maître du regard, attendant avec une fébrile impatience le geste qui lui servira de commandement ».
Vous l'avez compris, la destinée du malinois est déjà toute tracée, d'une origine bergère abandonnée avec la disparition des grands élevages de moutons, il allait devenir le numéro 1 auprès du dresseur, du policier et du gendarme ; sa devise allait être « servir ». De cette race primitive enracinée dans son terroir, certainement depuis avant les débuts de l'ère chrétienne, les plus grands éleveurs et utilisateurs allaient en un siècle en faire le sujet le plus élaboré connu à ce jour en matière de performances athlétiques et psychiques. Trois facteurs essentiels allaient concourir à cette réussite
  • la valeur initiale et la capacité adaptative de la race
  • la grande qualité de ses sélectionneurs
  • les différentes fédérations canines belges
Quand l'expertise du professeur Reul, en 1891, permit de jeter les premières bases du standard de la race, dans l'esprit de ces précurseurs, les qualités utilitaires de nos chiens de berger devaient être préservées et améliorées. C'est ce à quoi s'est attaché Louis Huyghebaert en créant la « Société d'amélioration du berger belge à poil court », dont le but était l'organisation d'épreuves de travail en pistage et en campagne. Parallèlement à cette action, le Club du chien pratique organisait partout en Belgique des épreuves en ring, très populaires et rapidement relayées au niveau international. Disposant de ces diffé­rents bancs d'essais, les souches et les variétés les plus performantes allaient rapidement s'imposer. Les deux variétés de bergers belges qui eurent à s'affronter sportivement furent le malinois et le groenendael. A cette époque, le tervueren n'était encore pas reconnu et le laekenois déjà en faible effectif. D'emblée, nos bergers belges s'imposèrent immédiatement devant toutes les autres races de travail européennes qui leur furent opposées dans les compétitions internationales. Le gr o enendael, avec les champions Porthos et Jules du Moulin, dominait les malinois avant la Première Guerre mondiale. Puis, insensiblement, le malinois s'est détaché et le groenendael a fini par disparaître de tous les grands palmarès sportifs. Diverses causes sont à l'origine de ce phénomène qui a été l'objet de nombreuses discussions tout au long du siècle.
En 1891, la volonté du professeur Reul a été clairement définie. A savoir un seul berger belge en plusieurs variétés. Plusieurs popula­tions bergères locales ont dû ainsi se fondre au sein du même standard. Or, il existait deux importantes sous-populations de chiens de berger correspondant aux ancêtres (malinois-laekenois) et (groenendael - ­ tervueren), la première située aux confins de la frontière hollandaise, l'autre autour et au sud de Bruxelles. Les malinois sélectionnés en Flandres et dans la province d'Anvers, constamment retrempés aux bergers autochtones, nous ont donné notre cheptel de chiens de travail actuel. Le deuxième cheptel, constamment retrempé par de fréquentes alliances intervariétés, nous a donné notre cheptel d'exposition (groenen­ dael, tervueren, malinois d'exposition). Ces deux cheptels ont une identité caractérielle et un type morphologique différent, déjà décrit dès le début du siècle par divers auteurs. Louis Huyghebaert souligne également les différences de comportement déjà perceptibles il y a un siècle. Le passage, pour les épreuves de défense, de la muselière au costume d'attaque verra les groenendaels régresser progressivement. L'on peut donc affirmer avec certitude qu'il existait au début du siècle, entre les embouchures de la Meuse et de l'Escaut, un chien de berger fauve pâle, à oreilles droites naturelles, sélectionné par les amateursde la province d'Anvers ; il allait manifester une aptitude exceptionnelle pour le dressage, très certainement supérieure à celle des autres bergers d'Europe occidentale. Reconnu officiellement en tant que variété du berger belge en 1891, le malinois n'allait cesser d'être amélioré vers la perfection du but qui lui était historiquement assigné devenir, de par l'excellence de ses qualités physiques, physiologiques et psychiques, le meilleur des chiens d'utilité.
L'homme qui a mis le malinois sur les rails de la sélection est Louis Huyghebaert, de Malines. Il a produit Tjop en 1899, élevé avec l'affixe de « Ter Heide » et mis en place les premières épreuves de campagne à Lierre en 1903. Les élevages qui l'ont suivi dans ce début de siècle furent ceux de Jolimont, à M. Hanappe, de Fayt-les-Manage, de l'Enclus, à M. Couvreur, de Amougie, et de la Deule, à M. Danna, de Lille, dans le nord de la France. Dès 1908, les éleveurs seront scindés en deux fédérations, la Saint-Hubert, société officielle qui détient le LOSH (Livre des origines St-Hubert) et le Kennel Club belge, qui détient le LOB (Livre des origines belge). En 1963, une troisième fédération de dresseurs verra le jour, le NVBK, qui détient un livre d'origine depuis 1965.
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